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Les surmoulages du XIXe siècle

Le XIXe siècle, époque où l'on redécouvrit le "Moyen-Âge", vit se développer la science sigillographique : on étudia les sceaux médiévaux, on entreprit de les inventorier, on en rassembla des collections nombreuses.

Pour augmenter ces collections, on eut donc recours à un procédé assez simple : trouvait-on l'empreinte en cire d'un sceau médiéval, on en faisait un moulage (soit directement "à cire perdue", en détruisant cette empreinte, soit en platre ou autre) et avec ce moulage on reprenait la "châine de fabrication" de manière à obtenir in fine une ou plusieurs nouvelles matrices (en bronze ou alliage cuivreux) à partir desquelles on pouvait tirer un grande nombre d'empreintes. Ce qui fait qu'à partir d'une empreinte unique possédée par un collectionneur, on pouvait obtenir autant de matrices et autant d'empreintes qu'il y avait de collectionneurs désireux d'en posséder.

 

Le but n'était pas de "faire des faux", mais d'avoir tout simplement des copies ressemblantes de l'original.

 

Mais un des résultats est qu'à notre époque l'on trouve un grand nombre de ces matrices "surmoulées", qu'il n'est pas toujours aisé de distinguer des matrices authentiques. Parfois la chose saute aux yeux (par exemple, un certain nombre de matrices présentées dans la vente dont nous parlons ici), parfois il faut bien de la perspicacité pour se prononcer.

 

Voici un exemple. Une personne vient de nous communiquer deux photographies d'une matrice qui a été en vente sur Ebay :

On observe sur la matrice trois fissures (ou coups de couteau ?) partant du centre et rayonnant vers l'extérieur. Il est évident que le bronze ne se fissure ni ne se taillade ainsi ! Or, ce genre de fissures s'observe assez fréquemment sur les empreintes en cire. Il est donc éminemment clair que cette matrice a été moulée sur une empreinte en cire déjà fissurée ou tailladée. Il s'agit donc d'un surmoulage "à cire perdue", datant du XIXe siècle ou du XXe siècle. Cela est confirmé par l'aspect un peu granuleux de la surface. 

Le meilleur moyen pour distinguer les vraies matrices, des surmoulages du XIXe siècle, est de regarder le dos de la matrice, et en particulier la "prise" (ou "tenon"). Voici deux photographies trouvées sur un site : la première présente la face principale des matrices (au vu desquelles on pourrait penser qu'elles sont "bonnes"), tandis que la seconde montre les dos (et là, il n'y a plus de doute : ces matrices ont été forgées au XIXe siècle)... 

Le meilleur moyen pour distinguer les vraies matrices, des surmoulages du XIXe siècle, est de regarder le dos de la matrice, et en particulier la "prise" (ou "tenon"). Voici deux photographies trouvées sur un site : la première présente la face principale des matrices (au vu desquelles on pourrait penser qu'elles sont "bonnes"), tandis que la seconde montre les dos (et là, il n'y a plus de doute : ces matrices ont été forgées au XIXe siècle)... 

Voyez l'excellente étude de M. Dominique Delgrange : Matrices de sceaux : copies, imitations, faux ou pastiches.

https://books.openedition.org/irhis/2867

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